HIPPOCRATE (460-370 av. JC): médecin grec considéré comme le « père de la médecine », a fait de la médecine une profession à part entière. Dans l’ensemble du corpus hippocratique, les plantes médicinales analgésiques ou sédatives (mandragore, pavot, morelle) ne sont que rarement citées. L’analgésie était probablement recherchée par des stimulations nociceptives, le froid ou la chaleur.

Jusqu’au Moyen-Âge, les traces de l’anesthésie sont discrètes.

-       DIOSCORIDE Ier siècle

-       Religieux de l’Abbaye du Mont CASSIN VIIIème-XIème siècles.

-       Ecole de médecine de SALERNE XIème siècle.

-       AVICENNE XIème siècle.

-       Roger DE PARME XIIème siècle.

Certains relatent des préparations anesthésiques appliquées à travers des éponges soporifiques comme l'huile de mandragore, la ciguë, le cannabis et l’opium (pavot). Leurs effets étaient bien-sûr limités mais permettaient des gestes chirurgicaux rapides, à des époques où la notion de douleur était bien différente de celle ressentie de nos jours.

PARACELSE né Philippus BOMBASTUS VON HOHENHEIM (1493-1541) : médecin suisse et alchimiste. Il comprend qu’il faut extraire la médication efficace des plantes, des racines, des métaux, pour que les vertus curatives de la nature, les "arcanes", puissent agir contre les maladies. La seule vraie médecine est pour lui basée sur l’expérience. Précurseur de la toxicologie : « Toutes les choses sont poison, et rien n’est sans poison ; seule la dose fait qu’une chose n’est pas un poison ».  Il s’intéresse à l’éther fabriqué à partir de vitriol et d’esprit de vin, ce qui a la propriété d’assoupir les poules.

A cette époque, l’alchimie devient une chimie médicale pour trouver des remèdes.

Ambroise PARÉ (1510-1590): chirurgien français des champs de bataille et du roi, père de la chirurgie moderne. Il utilise alcool et opium pour soulager les opérés.

Johann THÖLDE (pseudo Basilius VALENTINUS) (1565-1624) : alchimiste et philosophe allemand, adepte de Paracelse. Il rapporte l’usage d’éther sulfurique utilisé pour soigner certaines maladies et possédant des vertus sédatives.

LES CHIMISTES:

Joseph PRIESTLEY (1733-1804): théologien, chimiste et physicien britannique. Il mène des travaux sur les gaz inflammables. Il isole du protoxyde d’azote N2O sous le nom "d’air nitreux déphlogistiqué" en 1772 et de l’oxygène pur O2 ("air vital déphlogistiqué"). Le fameux protoxyde d'azote allait rapidement être baptisé "gaz hilarant". Ces expériences ne sont pas du goût de ses concitoyens qui l'accusent de sorcellerie. Il meurt à 71 ans sans avoir appliqué les vertus anesthésiques de sa découverte.

 

Humphry DAVY (1778-1829) : physicien et chimiste britannique. Il reprend les travaux de Priestley sur le protoxyde d'azote et met au point un ballonnet de soie pour en faciliter l'usage. Il émet l'hypothèse d'utiliser ce gaz pour lutter contre la douleur chirurgicale mais son idée n'est pas retenue (1800).

Le N2O est à cette époque utilisé pour des inhalations médicinales ou des spectacles de cirque en tant que « gaz hilarant ».

LES PERES DE L'ANESTHESIE:

Crawford LONG (1815-1878) : médecin américain. Il observe les effets de l’éther et les compare à ceux observés par Davy avec le protoxyde d’azote. A partir de 1842, il réussit à opérer plusieurs patients sous anesthésie à l’éther, mais ne publie ses résultats qu’en 1849. Il fut plus tard reconnu comme l’un des pères de l’anesthésie.

Horace WELLS (1815-1848) : Dentiste américain. Il redécouvre le gaz hilarant lors d’un spectacle de cirque. Il teste le N2O stocké dans un ballon de soie muni d'un embout pour se faire arracher un chicot par un assistant, avec succès. Fort de cette expérience, Wells applique la méthode à ses patients. On vient se faire arracher les dents chez Wells. Mais, ce fut un échec cuisant quand Wells tente de nouveau l'expérience devant le célèbre chirurgien Warren, le 20 janvier 1845 au Massachusetts General Hospital de Boston. Il meurt démuni en prison après une longue dépression.

William Thomas Green MORTON (1819-1868) : Dentiste américain ayant travaillé avec Horace Wells. Il utilise aussi le protoxyde d'azote, mais il avait également remarqué les effets anesthésiants de l'éther sulfurique. Le 30 septembre 1846, il effectue avec succès et sans douleur, une extraction dentaire sous éther. Le 16 octobre 1846, contrairement à son homologue Wells, Morton pratique une anesthésie générale par inhalation d'éther sulfurique pour un patient du chirurgien Warren, le jeune Edward Gilbert Abbott. Celui-ci souffre d'une tumeur du cou. L'intervention se déroule parfaitement, le patient n'a rien senti. C'est un succès sans précédent. L’usage de l’éther pour l’anesthésie générale se répand comme une traînée de poudre aux Etats-Unis et en Europe.

LES APPLICATIONS:

Antoine-Joseph JOBERT DE LAMBALLE (1799-1867) : médecin français qui emploie l'éther pour effectuer la première anesthésie réalisée en France le 26 décembre 1846.

 

James Young SIMPSON (1811-1870) : obstétricien écossais ayant utilisé l’éther notamment pour les accouchements difficiles. Il découvre et utilise ensuite le chloroforme mais de nombreux décès par arrêt cardiaque surviennent (syncopes blanches).

Des "syncopes bleues" (par asphyxie) sont également observées lors de l'utilisation de l'éther, lorsque les sécrétions ou le contenu de l'estomac viennent obstruer les voies aériennes. Néanmoins, l'éther est jugé moins dangereux que le chloroforme, et est donc plus utilisé en chirurgie.

John SNOW (1813-1858) : médecin britannique, chef de file dans le domaine de l'anesthésie. En 1847, Snow publie "On the Inhalation of the Vapor of Ether". Il administre avec succès du chloroforme à la reine Victoria à l'occasion de la naissance de ses enfants en 1853 et en 1857.

Les médecins pratiquant l'anesthésie se font désormais appeler anesthésistes et pratiquent dans plusieurs hôpitaux, attachés aux chirurgiens les plus célèbres.

A suivre...

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